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VIRADA 230


Tout commença lors de l’exposition “l’Image” organisée l’an passé par le Wine and Water. Parmi les exposants de véhicules, Sylvain a répondu présent avec une belle BMW 315/1 de 1935 appelée la pistonière. Déjà l’automobile est alléchante avec son air racé et ses divines courbes mais le proprio vaut le détour également et dès les premiers échanges on respire la passion. C’est à ce moment là qu’il me parle de son rallye annuel, la Virada, qui amène les participants dans les routes les plus méconnues  des Pyrénées. Il ne nous en faut pas plus pour nous inscrire à la troisième édition.

Pour cette nouvelle virée, trois départs sont prévus répartissant la vingtaine d’équipage. Nous serons de celui d’Oloron. La Virada n’est pas faite pour les amateurs de grâce mat’, le rendez-vous est donné pour 8h00. Nous rejoignons le parking de la boucherie ou déjà des participants attendent. A peine le temps de se dire bonjour, les derniers arrivés sont là, il est temps de décoller car pas mal de route nous attend pour rejoindre l’autre point de ralliement.

La seule règle de la Virada est que l’on part ensemble, on arrive ensemble. Du coup c’est chouette de se suivre avec une grosse demie douzaine de sportives sur les routes Béarnaise. Après une petite hésitation de guidage, on se retrouve sur des voies moins larges mais au combien plaisantes. Les paysages sont magnifiques même si la grisaille persiste sur les Pyrénées. Nous faisons la rencontre de belles vaches ayant décidé, elles aussi, de faire une petite balade.

Un peu plus loin, on retrouve le tracé prévu,et là Sylvain a su nous mettre en appétit pour le reste de la journée. Nous gravissons un col superbe sur lequel la route se dessine à flanc de montagne. Nous nous rapprochons des nuages jusqu’à être engloutis par une brume épaisse au sommet. Sylvain nous confira plus tard que cette route était empruntée par le rallye moto à l’époque. Les pilotes devaient avoir un sacré paquet pour tartiner.

Afin de respecter la règle de l’épreuve, nous faisons des pauses pour que l’on reste ensemble. Cela permet de détailler un peu les autos de notre groupe et de faire connaissance avec leurs propriétaires. On ne se refait pas! Notre coeur chavire rapidement pour les deux porsches. La 912 verte de Patrice est traitée dans un très bon style outlow avec de belles gotti full black, des accessoires bien choisis et un moteur pas tout à fait d’origine. Julien, quant à lui, vient juste de racheter sa première 911 qu’il avait abandonné quinze ans plus tôt à un autre passionné. Elle est juste parfaite avec sa teinte bronze et ses petites écopes à l’avant qui lui donne un zeste d’agressivité en plus.

Bien sûr, nous ne sommes pas insensibles au charme de la triumph TR5 de Gilles, ainsi qu’à la sportivité de l’Alfasud sprint de Thomas et de la Clio 3 RS jaune Sirius de Cédric.

Cette première partie est ponctué par ces petits moments sympathiques qui annoncent une belle journée de partage et nous arrivons ainsi à St Jean Pied de Port où le reste des équipages nous attend. Un café vite avalé, nous écoutons attentivement les recommandations de Sylvain et à nous la route.

Immédiatement nous retrouvons une route de col. Malheureusement, les pèlerins de St Jacques de Compostelle sont en nombre en ce début de saison. Sylvain décide donc d'arrêter un petit peu la sortie le temps de dégager un peu la route. La pente étant raide une première voiture donne un signe de faiblesse en un nuage de vapeur sortant du capot. Le bon esprit étant parmis nous,  une entraide se met vite en place et permet de réparer rapidement. Cependant, en déplaçant la 2002 pour laisser descendre une voiture, une belle flaque annonce que moi aussi je vais avoir besoin d’aide. On repère le problème et appréhende une réparation fortuite avant de redémarrer. On poursuit la montée du col mais il ne faudra pas longtemps pour que la durite lâche. Cédric, le proprio de la Clio RS de notre groupe, mets son expérience de mécanicien pour improviser une autre réparation. Ce coup ci c’est bon, ça tient. On rattrape les premiers qui nous attendent pour finir la monté du col. Pour rappel on part ensemble, on arrive ensemble.

La descente est bien sportive et dans une épingle, un lourd panache de fumée sortant de mon échappement me font comprendre que pour moi la Virada se termine. Je me niche sur le bas côté, analyse rapidement qu’il ne doit pas avoir trop de dégâts mais préférant jouer la sécurité, c’est le coeur gros que je dis au revoir aux équipages qui me suivent car je sais que l’on va louper une belle journée avec un pause de mi journée dans une cidrerie artisanale accompagnée d’une belle côte de boeuf. Bref c’est ainsi et malheureusement prévisible avec nous vieux engins.

Toutefois on ne se laisse pas abattre pour autant et avec ma douce co-pilote et Antton (ndlr le président du Wine and Water) nous faisons une halte autour d’une belle épaule d’agneau confite et d'une bouteille de cidre avant d’être rejoint par l’ami Bixente pour boire un verre.

Cette expérience fini prématurément va quand même nous laisser un peu de temps pour vous parler de Sylvain et de ses activités.

Comme pour beaucoup de passionnés, l’éducation automobile de Sylvain vient de son père, lui même grand amateur éclairé, qui préfère passer de longues heures dans le garage plutôt qu’au bord du terrain de sport. Alors Sylvain l’accompagne inlassablement, découvrant ainsi la mécanique qui petit à petit l’obsède. Pas évident du coup quand les copains d’école se cantonnent à Dragon ball Z.

Maintenant devenu adulte, la fièvre n’est malheureusement (ou pas) redescendue, et quand on lui demande ce qu’il apprécie tant dans ce milieu, il ne met pas longtemps à répondre.

Leurs odeurs, propre à chacune, que ce soit de leur intérieur ou de leur échappements. J'aime les technologies et les designs  très différents en fonction des époques. L’enchevêtrement de milliers de pièces qui finalement fait avancer l'auto! Et dont la plus petite peut être bien plus importante que la plus grosse.

Qu'est ce que j'aime dans les balades? Demande à un toxicomane ce qu'il aime dans la drogue. Je n'en ai aucune idée. Je pourrais passer ma vie à conduire, et n'importe quel engin. Du coups, quand c'est au volant ou au guidon d'une machine à sensations (fortes ou subtiles) dans de beaux paysages, et en le partageant avec d'autres passionnés... Je suis forcément accroc.

Automatiquement, pour assouvir cette soif, le frigo se doit d’être bien rempli.

Côté quatre roues il y en a de tous les styles et toutes les époques, Alpine A110 1300G 1969, BMW 351/1 course 1935, Alfa Romeo GTV 2.0 1982.

Pour les deux roues c’est tout aussi éclectique : Ducati Streetfighter 848 2012, Ducati 900SS 1995, Ducati 350 Desmo 1973, Norton 750 Commando 1971, Triumph 750 Trident 1971, Honda Dax ST70.

Et avec des joujoux pareils comment ne pas avoir envie de rouler. Alors Sylvain décida de créer une sortie dont il nous parle un peu plus.

La Virada 230 est née en 2017, lorsque je suis rentré d'expatriation. J'avais simplement envie de rouler, et de rencontrer des gens. Je n'avais pas les moyens de participer à des gros rallyes. Je me suis simplement dit que je n'étais surement pas exceptionnel, si moi j'en ai envie, d'autre aussi sûrement. Alors j'ai organisé une première balade en me basant uniquement sur ce que j'avais envie de faire: petite routes, allure bonne sans être dangereuse, beau paysages. Ça a plu, alors j'ai continué.

Pourquoi 230?  Simplement car la première Virada faisait 230km.

Aujourd’hui Sylvain se tourne un peu plus vers l’avenir en officialisant la Virada Sud. Il n’y a aucun doute, cela promet de beaux moments de partage et de passion que nous espérons vous conter sur les Brigands de la route.


Texte : Florian. S - Photos : Florian.S, Antton. P, Jenny.E

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